Les registres paroissiaux de Saint-Pierre-d’Entremont ont été conservés depuis 1628.
Les curés semblent y être fort attentifs à la vie de leurs ouailles, obéissant ainsi aux consignes du Concile de Trente.
C’est ainsi que l’on peut appréhender de façon pratique quelques aspects du mariage
Les oppositions au mariage
Au début du XVIIe siècle elles sont relativement nombreuses et bien notées par le curé, ce sont même les seuls actes qui sont signés ! En voici un exemple qui permet également de bien saisir la difficulté de rompre l’engagement, même si le mariage n’est pas encore célébré
Aujourd’hui trente de juillet mil six cent trente six
se sont présentés par devant nous Julien de Chantepie, escuier
prebtre, curé de St Pierre d’Entremont les pesonnes de Ursin
Aubry et Anne Louvet fille de deffunct Robert Louvet
assistée de Margueritte Anguier, sa mère, lesquelz
nous ont déclaré veu l’opposition formée par ladicte
Anguier, mère de ladicte fille, aux bans et futur mariage
d’entre lesdicts Aubry et Anne Louvet, mesme le
mescontentement uniforme de tous les parens de ladicte
fille que lesdictes parties se résillient et départent
de leur foy, promesse en faveur de mariage, renonçant
à jamais s’entrepoursuivre l’un l’autre en auchune
manière pour cet effect voyant quoy et vu leur
requeste nous les avons renvoyez par devant
le juge ayant pouvoir pour ordonner
de la dite résilliation et requeste desdictes parties, à comparaitre
demain à Condé par devant Monsieur le doyen ou monsieur
son vicaire pour aprobation de tout ce que dessus.
Ilz ont signé. Présence de Raoul Defrance,
Gilles Mauger et aultres, tesmoings1
La réhabilitation du mariage
Lorsque le mariage a eu lieu sans que les cérémonies et conditions fixées par le Concile de Trente aient été respectées, il est réputé nul et les enfants sont illégitimes. Il faut donc renouveler la cérémonie du mariage, situation que l’on rencontre fréquemment à St Pierre-d’Entremont au début du XVIIIe siècle.
Le 29e jour d’avril l’an 1724, après avoir reçu de
nouveau le consentement mutuel de Robert Letiran
et de Marie Turmel qui avoient vécu ensemble l’espace
de quatre ans comme mari et femme quoiqu’ils ne le
fussent point à cause de la nullité d’une dispense par eux
obtenue de Monseigneur l’Évêque de Coutance du quatrième
degré de consanguinité sur le faux énoncé de l’aage de 25 ans
de la part de ladite suppliante quoyqu’elle n’en eust pour
lors que dix sept et sur le fondement d’un domicile
faux et supposé dans la parroisse de St Germain
de Tallevande dudit diocèse de Coutance où les suppliants
étoient seulement allés et venus sept à huit fois.
Toutes les informations enfin duement faites, ayant obtenu
dispense dudit 4e degré de consanguinité de son Altesse
Monseigneur de Lorraine, évêque de Bayeux, nous avons
réhabilité leur mariage par parolle de présent, après les
y avoir disposés auparavant par la réception des saints
sacremens de pénitence et de l’eucharistie et avoir exa-
ctement rempli toutes les clauses et les conditions portées
par la présente dispense à eux accordées par laquelle
les enfants nés ou à naitre de leur dit mariage sont déclarés
légitimes sans que dans la suite on puisse rien leur
reprocher sur ces faits. Le tout selon la forme usitée
dans la sainte église. En présence et du consentement desdites
parties, parents et amis et témoins cy dessous signés2
1 AD61 St Pierre-d’Entremont EDPT75_4 vue 31
2 AD61 EDPT75_5 vue 251
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