Mon propos ici est de rassembler les articles parus sur ce site et se référant au travail du fer dans la région du Houlme aux XVII et XVIIIe siècles.
Plus précisément, il s’agit surtout d’essayer de percevoir le mode de vie de la population laborieuse autour du "fourneau".
Deux personnages tutélaires sont volontairement absents de cet article : le propriétaire et le maitre de forge.
Les revenus sont conséquents, confortent la position du seigneur-propriétaire et hissent le maitre de forge presque au niveau du propriétaire.
chauffeurs
affineurs
fendeurs
marteleurs
Ce sont des ouvriers très qualifiés, formant des dynasties tout au long de ces deux siècles. Ils sont accompagnés d’aides appelés "valets", les valets pouvant devenir à leur tour "maitres" :
contrat d’affineur et de valet d’affineur à Rânes
contrat d’embauche pour les forges de Putanges.
Ils se déplacent beaucoup et viennent parfois de loin :
contrat de mariage Lepère originaire de Bourgogne à Carrouges.
travaux de Mr Nozière
Les contrats sont dotés d’avantages tels que : avance sur salaire, chômage, loyer ou logement et quasi assurance décès :
contrat de marteleur à Montmerrei
On voit même la femme du maitre de forges fournir la dot d’un marteleur
Les forgerons se déplacent en famille. La forge est dangereuse pour leurs proches et pour eux-mêmes :
deux décès à Putanges :
un accident à Tinchebray :perte d’un bras
La forge nécessite du minerai. Les mineurs sont recrutés parmi la population locale semble-t-il, encore faut-il apprendre à extraire et nettoyer le minerai.
Le métier n’est pas sans danger même si l’on reste à la surface de la terre. Ainsi on constate le décès d’un mineur au Chatelier
Dans un contrat comme celui des mineurs de Rânes, on perçoit que le maitre de forges tient à conserver le personnel compétent.
Outre l’énergie fournie par l’eau pour actionner les soufflets, le marteau, etc... un combustible est nécessaire. Le bois n’ayant pas une puissance de chauffe suffisante, il faut d’abord le transformer en charbon.
C’est l’affaire des charbonniers. Là aussi cela ne s’improvise pas : tout est bon pour s’assurer de leur concours.
La forge dépend également d’une autre corporation pour le transport du minerai, du charbon et de la castine : les voituriers sont indispensables. Là aussi on essaie de les fidéliser en les aidant par exemple à acheter un cheval. On verra ici qu’il en faut cinq pour trainer un charroi.
Les mêmes voituriers s’organisent entre eux pour pallier aux aléas de la route en inventant une assurance mutuelle contre les loups par exemple.
Enfin d’autres spécialistes sont requis : les charpentiers. On verra dans cet état des lieux et ce devis de la forge du Champ de la Pierre, l’importance du bois dans la production du fer...
En amont, on n’aura garde d’oublier l’armée de bucherons que la forge entrainait autour d’elle. Une tentative de rationalisation de l’exploitation forestière est même perceptible dans les contrats faits par les propriétaires aux maitres de forge : préserver la ressource en laissant des baliveaux et en replantant...
En aval, cette production provoque l’apparition de petits ateliers comme ceux des cloutiers, des forgerons de village...
Cette production était probablement écoulée ailleurs par des marchands ambulants.
Cette activité reste rurale. L’activité professionnelle n’empêche pas d’avoir des terres, de les acheter, de les vendre ou de les louer et de cultiver au moins un jardin et d’avoir quelques bestiaux. En témoignent de nombreux actes notariés...
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Dernière mise à jour : dimanche 11 avril 2021